Galerie de portraits officiels... et disons plus ou moins officieux
De l'usage des portraits officiels...
Selon la tradition républicaine tirée elle-même d'une vieille tradition monarchique, il est d'usage que les mairies et autres sièges de pouvoirs publics arborent ce portrait dans leur enceinte le temps du mandat présidentiel. Ainsi les présidents incarnent-ils la nation et la continuité de l'Etat (dans l'esprit de l'art. 5 de la Constitution).
DE GAULLE à l'un de ses ministres :
"Ce que j'ai essayé de faire, c'est d'opérer la synthèse entre la monarchie et la République
- (le ministre) Une république monarchique ?
- (de Gaulle) Disons plutôt une monarchie républicaine..."
Bel oxymore !
Chaque portrait officiel est accompagné d'un bref résumé des 7 mandats présidentiels.
1. Charles De GAULLE (1889-1969)
1959-1969
Elu en décembre 1958 et installé en janvier 1959
réélu au suffrage universel direct en1965
Démissionnaire en avril 1969 suite au "non" référendaire
a fait réviser la Constitution pour que le président de la République soit élu au suffrage universel direct en 1962 (réforme effective en 1965)
a dissous l'Assemblée en 1962 et 1968
3 Premiers ministres : Michel DEBRE (59-62)/Georges POMPIDOU (62-68)/Maurice COUVE de MURVILLE (68-69)
2. Georges POMPIDOU (1911-1974)
1969-1974
Elu en 1969 sous les couleurs du parti gaulliste, l'UDR
alors qu'il avait entamé une réforme en vue du quinquennat, il s'est ravisé
2 Premiers ministres : Jacques CHABAN-DELMAS (69-72)/Pierre MESSMER (72-74)
3. Valéry GISCARD D'ESTAING (1926-2020)
1974-1981
Elu en mai 1974 sous les couleurs des Républicains indépendants (Centre-Droit)
battu aux élections présidentielles de 1981
a fait réviser la Constitution afin que 60 députés ou 60 sénateurs puissent saisir le Conseil constitutionnel
2 Premiers ministres : Jacques CHIRAC (74-76)/Raymond BARRE (76-81)
aujourd'hui membre du Conseil constitutionnel
4. François MITTERRAND (1916-1996)
1981-1995
Elu et réélu en 1981 et 1995 sous les couleurs du Parti socialiste
unique président à achever deux septennats
a fait ratifier par le peuple français le traité de Maastricht (1992)
a dissous l'Assemblée en 1981 et 1988 (juste après ses élections)
a présidé deux cohabitations : Jacques CHIRAC (86-88) et Edouard BALLADUR (93-95), Premiers ministres
7 Premiers ministres : Pierre MAUROY (81-84)/Laurent FABIUS (84-86)/Jacques CHIRAC (86-88)/Michel ROCARD (88-91)/Edith CRESSON (91-92)/Pierre BEREGOVOY (92-93)/Edouard BALLADUR (93-95)
5. Jacques CHIRAC (1932-2019)
1995-2007
Elu en 1995 et réélu en 2002 pour un quinquennat sous les couleurs du RPR puis de l'UMP
a dissous l'Assemblée en 1997
a présidé une cohabitation de 1997-2002 (Lionel JOSPIN)
a fait réviser la Constitution pour introduire le quinquennat (2000) ainsi qu'une Charte de l'environnement afin de compléter le préambule (2004)
4 Premiers ministres : Alain JUPPE (95-97)/Lionel JOSPIN (97-2002)/Jean-Pierre RAFFARIN (02-05)/Dominique de VILLEPIN (05-07)
a siégé quelques années au Conseil constitutionnel
6. Nicolas SARKOZY (1955- )
2007-2012
Elu en 2007 sous les couleurs de l'UMP
battu aux élections présidentielles en 2012
a fait réviser la Constitution en 2008 pour notamment y introduire la Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC) et permettre la ratification par la France du traité européen de Lisbonne.
a tenté de se porter de nouveau candidat en vue des élections présidentielles de 2017, mais fut éliminé dès le 1er tour des élections primaires de la droite et du centre, le 20 novembre 2016.
Unique Premier ministre : François FILLON
7. François HOLLANDE (1954- )
2012-2017
Elu en 2012 sous les couleurs du Parti socialiste
3 Premiers ministres : Jean-Marc AYRAULT (12-14)/ Manuel VALLS (14-16)/Bernard CAZENEUVE (2016/2017).
a projeté de faire réviser la Constitution en vue de constitutionnaliser la procédure de l'Etat d'urgence et d'étendre
la déchéance de nationalité des Français auteurs d'actes terroristes (ce qu'il a finalement regretté)
a fait adopter en 2014, une loi anticumul des mandats électoraux
a été à l'origine de la création de la
Haute Autorité de la Transparence de la Vie Publique et du Parquet national financier
a renoncé à briguer un second mandat, le 1er décembre 2016, constituant un précédent
Le renoncement de F. Hollande, 1er décembre 2016
Pour la première fois, un président renonce à se porter candidat à l'issue d'un premier mandat
8. Emmanuel MACRON (1977- )
2017- ?
Elu sous les couleurs d'un mouvement qu'il a lui même fondé : La République En Marche
Premier ministre (2017 - 2020), Edouard PHILIPPE, Jean CASTEX (2020 - ?).
a été confronté en 2018-2020 à la crise dite des "Gilets jaunes" ainsi qu'en 2020-2021 à la crise sanitaire causée par la pandémie de Covid-19
a été l'instigateur de la Convention citoyenne sur le climat et de la réforme du CESE (actée une la loi organique en 2021)
Les résultats définitifs du second tour
- Emmanuel Macron : 66,06% (20,7 millions de voix)
- Marine Le Pen : 33,94% (10,6 millions de voix)
- Participation : 74,62%
- Abstention : 25,38%
- Bulletins blancs : 8,49% (des votants)
- Bulletins nuls : 3% (des votants)
Malgré l'écrasante victoire d'Emmanuel Macron, notons le score historique du Front National ainsi que les forts taux d'abstention, de votes blancs et de bulletins nuls, lesquels, sans remettre en cause la légitimité du vainqueur, démontrent la fracture (ou les fractures) politique(s) qui divise(nt) profondément le pays.
Voir la CARTOGRAPHIE des votes Macron/Le Pen (source Le Monde)
Les résultats définitifs (France/Départements/Communes) (source ministère de l'intérieur)
Le président a essuyé, au cours de son mandat, plusieurs tempêtes (l'affaire Benalla en 2018, la crise des gilets jaunes de 2018-2019, l'épidémie du Covid-19).
L'impossible réélection des présidents pourtant majoritaires à l'Assemblée
Depuis Valéry Giscard d'Estaing en 1981, les présidents de la République détenteurs d'une majorité législative jusqu'au terme de leur mandat
ne parviennent plus à se faire réélire. Ce que n'était pas sans savoir François Hollande.
L'étrange malédiction des présidents majoritaires sous la Ve République par Didier BLANC (Source : The Conversation)
VGE 1974-1981 = majorité de droite, battu par
F. MITTERRAND 1981-1988 = majorité de gauche (1981-1986) + majorité de droite, cohabitation (1986-1988), candidate à sa réélection
Réélection de F. MITTERRAND 1988-1995 = majorité de gauche (1988-1993) + majorité de droite, cohabitation (1993-1995). Ne se représente pas en 1995
J. CHIRAC 1995-2002 = majorité de droite (1995-1997) + majorité de gauche, cohabitation (1997-2002), candidate à sa réélection
Réélection de J. CHIRAC 2002-2007 = majorité de droite, ne candidate pas en vue d'un 3e mandat
Election de N. SARKOZY 2007-2012 = majorité de droite, candidate à sa réélection, battu par
F. HOLLANDE 2012-2017 = majorité de gauche, renonce à se porter candidat en vue de sa réélection
Les majorités à l'Assemblée nationale, par législature, de la fin Hollande à la fin VGE
en bleu = les majorités de droite, en rouge = les majorités de gauche
XIVe législature (2012-2017) /(F. Hollande)
XIIIe législature (2007-2012) /(N. Sarkozy)
XIIe législature (2002-2007) /(J. Chirac)
XIe législature (1997- 2002) / (J. Chirac) 3e cohabitation
Xe législature (1993-1997) /(F. Mitterrand + J. Chirac) 2e cohabitation (93-95)
IXe législature (1988-1993) / (F. Mitterrand)
VIIIe législature (1986-1988) /(F. Mitterrand) 1e cohabitation
VIIe législature (1981-1988) /(F. Mitterrand)
VIe législature (1978-1981) /(Valéry Giscard d'Estaing)
Après le général, le déluge... de caricatures !
Depuis l'Antiquité, les hommes ont pris l'habitude de brocarder, de moquer, d'imiter les puissants (d'Aristophane à Molière, Daumier, Le Canard enchaîné, Hara Kiri puis Charlie Hebdo, Le Luron, Coluche et autres chansonniers, les Guignols de l'Info...). Si désormais, l'on ne craint plus la foudre de la sanction pénale, le délit d'offense au chef de l'Etat ayant été abrogé (loi n° 2013-711 du 5 août 2013). Les artistes et humoristes ont ainsi, dans notre beau pays, l'opportunité de nous faire sourire ou rire au dépens du chef de l'Etat, véritable monarque républicain, qui non content de régner (comme ses prédécesseurs des III et IV Républiques) entend sous la Ve gouverner. De facto, le plaisir d'en rire est d'autant plus jouissif.
Cette irrévérence est d'autant plus salutaire qu'elle permet de tordre le cou aux arguties et autres subterfuges des "communicants", ces spin doctors préoccupés essentiellement de la geste présidentielle au détriment du fond de leurs actions.
Le général ne fut pas épargné, ses successeurs non plus... Jugez plutôt !
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Pompidou et ses épais sourcils, croqué par Charlie Hebdo, journal satirique qui succède à Hara Kiri, sabordé pour sa couverture "Bal tragique à Colombey : 1 mort" en référence à la disparition du général De Gaulle
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Giscard et sa volonté de regarder "la France au fond des yeux", ici avec les lunettes d'un diamantaire (allusion aux diamants de Bokassa qui firent scandale. VGE était ainsi suspecté d'avoir accepté des bijoux d'un dictateur africain)
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Mitterrand, les affaires, et le bling bling de gauche, à l'image de son soutien indéfectible à l'homme d'affaires (au 2 sens du terme) Bernard Tapie
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Chirac, véritable roi des Guignols de l'info avec "son effet pommier que j'ai" et sa panoplie de "super menteur"
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Sarkozy, son moi et son surmoi, se voulant président omniscient, omniprésent et omnicompétent
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Hollande, "sa présidence normale" et sa fameuse courbe du chômage qui persiste à ne pas s'inverser
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